{ Tribune Expert } – Vibe coding : bonne ou mauvaise vibe ?

Le vibe coding, popularisé par Andrej Karpathy en 2025, incarne une rupture paradigmatique dans la pratique du développement logiciel en s’appuyant massivement sur l’intelligence artificielle, notamment les grands modèles de langage (LLM). Cette méthode transpose la tâche du programmeur de l’écriture manuelle et minutieuse de lignes de code vers un rôle plus conceptuel, consistant à exprimer des intentions ou des objectifs en langage naturel et à interagir itérativement avec l’IA pour affiner les résultats générés[1][4]. Cette approche remet en question les fondements du rationalisme cartésien traditionnel en programmation, en valorisant l’intuition, la créativité et la spontanéité, ce qui évoque des affinités avec les pensées pragmatistes d’un John Dewey ou avec la philosophie du « flow » de Mihály Csíkszentmihályi, où le processus s’adapte et s’enrichit au fil de l’expérimentation[2].

Sur le plan intellectuel, le vibe coding redistribue le rapport au savoir-faire technique en favorisant un modus operandi exploratoire, proche d’une démarche de « prototypage rapide » soutenue par l’IA. Cette dynamique bouleverse également les notions classiques d’autorité et d’intelligibilité du code, la responsabilité et la maîtrise devenant partagées entre l’humain et la machine[4]. Elle invite à repenser la relation entre créativité et technologie, à travers un prisme posthumaniste, où les capacités cognitives humaines sont augmentées par des partenaires algorithmiques. Par son potentiel à démocratiser l’acte de coder, ce modèle ouvre un champ inédit à une diversité d’acteurs, mais suscite aussi des questionnements éthiques sur la fiabilité, la sécurité et l’autonomie dans la production logicielle[3][5].

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