L’article explore le défi posé par l’essor des agents d’intelligence artificielle agentiques dans la cybersécurité, soulignant leur capacité à automatiser et anticiper les actions en contextes complexes. Ces agents, au-delà des simples outils, incarnent une mutation paradigmatique proche des idées d’Alfred North Whitehead sur les processus dynamiques, transformant le contrôle autorisé (AuthZ) traditionnel en un système dynamique et potentiellement chaotique. Cette évolution rappelle les concepts de complexité et d’auto-organisation développés par la pensée systémique, où l’intégration d’agents autonomes peut entraîner des comportements émergents difficiles à prévoir.
Face à cette montée en puissance de l’agentique, l’article met en avant trois leviers clés pour les équipes de cybersécurité : la consolidation d’une gouvernance éthique de l’IA, l’adaptation des infrastructures de contrôle et la valorisation de l’expertise humaine pour orienter la stratégie. S’inspirant des réflexions de philosophes techniques comme Bernard Stiegler, l’argument central est que l’automatisation ne doit pas déresponsabiliser les acteurs humains mais plutôt les libérer pour se concentrer sur l’innovation. Ainsi, l’agentique en cybersécurité propose une tension dialectique entre autonomie et contrôle, invitant à repenser la sécurité numérique comme un processus co-évolutif alliant algorithmique et pensée critique humaine.