Les agents d’intelligence artificielle (IA) incarnent une évolution majeure dans la pensée computationnelle, en rapprochant l’autonomie décisionnelle des machines des concepts développés par des courants comme la cybernétique et l’intelligence distribuée. Ces systèmes logiciels, dotés de capacités adaptatives et d’auto-organisation, découlent notamment des théories de l’action rationnelle et de la prise de décision autonome. Ils planifient, ajustent et exécutent des tâches complexes sans supervision humaine constante, transformant la gestion d’entreprise en introduisant une forme d’agentivité algorithmique.
Par analogie avec la conceptualisation hitchcockienne de l’« agent », ces agents IA ne se contentent pas d’obéir à un script préétabli, mais déploient une capacité réflexive et un apprentissage en continu, s’apparentant aux idées de Herbert Simon sur les agents rationnels capables d’anticiper et réviser leurs stratégies. Leur déploiement massif prévisible dans les organisations, en particulier pour optimiser la prise de décision, touche à la fois aux enjeux de la décentralisation cognitive et à la transformation du rapport au travail, soulevant des questions sur la place de l’autonomie humaine face à des systèmes « agents » performants et parfois imprévisibles.
Ainsi, ces agents intelligents fusionnent approches fondamentalistes de l’intelligence artificielle basées sur les grands modèles de langage et approches pragmatiques centrées sur la résolution adaptative, s’inscrivant dans la lignée des travaux sur les systèmes multi-agents et l’intelligence collective.