L’article met en lumière la nécessité d’élaborer des cadres sécuritaires spécifiques pour les charges de travail liées à l’intelligence artificielle (IA), dans un contexte où leur adoption rapide bouleverse les pratiques organisationnelles. Cette démarche s’inscrit dans un paradigme techno-constructiviste qui considère la technologie non pas comme une donnée neutre, mais comme un acteur façonnant les relations sociales et les modalités de travail. En s’appuyant sur des concepts de gestion des risques et de gouvernance algorithmique, le texte propose une approche en cinq étapes : assurer une visibilité claire sur les flux de données, sécuriser les pipelines de traitement, protéger l’exécution des tâches IA, gérer les risques inhérents et former les équipes pour une appropriation critique des outils. Cette vision s’appuie implicitement sur une éthique de la responsabilité technologique, encouragée notamment par des penseurs comme Hans Jonas, qui plaident pour une anticipation rigoureuse des impacts des innovations. En parallèle, le texte évoque le double enjeu de préserver la sécurité organisationnelle tout en permettant l’innovation, illustrant la dialectique entre contrôle et créativité dans les environnements numériques avancés. Ce questionnement rejoint les réflexions sur la cybernétique sociale et la coévolution homme-machine, soulignant la complexité croissante des systèmes sociotechniques contemporains.