La décision des États-Unis d’interdire les logiciels antivirus de Kaspersky s’inscrit dans une logique de sécurité nationale fondée sur la méfiance envers les technologies perçues comme susceptibles d’être instrumentalisées par des États étrangers, ici la Russie. Ce dilemme illustre la tension contemporaine analysée par la théorie de la souveraineté numérique, qui souligne la maîtrise conflictuelle des flux d’information dans un monde globalisé mais marqué par la rivalité des États. Kaspersky, accusée de liens potentiels avec le gouvernement russe, est soupçonnée par l’administration américaine de vulnérabiliser les systèmes fédéraux et privés, thématique qui évoque la notion foucaldienne de dispositif de sécurité où le savoir (ici cybernétique) devient un levier du pouvoir étatique. Cette interdiction, justifiée par l’idée d’un espionnage algorithmique et d’un contrôle à distance des données, engage une stratégie de précaution inspirée du réalisme politique, privilégiant la protection des infrastructures critiques face à des risques cybernétiques perçus comme asymétriques. Le recours par Kaspersky à un recours légal illustre, quant à lui, les limites du droit dans un contexte de guerre hybride numérique et de suspicion géopolitique exacerbée, posant la question de la confiance et de la souveraineté dans les systèmes d’information contemporains.
Sécurité IT: Kaspersky conteste l’interdiction de ses logiciels au niveau fédéral
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3 septembre 2025