L’émergence de XBOW, une intelligence artificielle autonome spécialisée dans le pentesting, marque une étape significative dans le champ de la cybersécurité, illustrant une hybridation croissante entre raison algorithmique et expertise humaine. En s’appuyant sur des modèles linguistiques avancés de type reasoning LLM, XBOW a surpassé les meilleurs hackers éthiques sur la plateforme HackerOne, révélant une potentialité d’automatisation complète et continue des tests d’intrusion, traditionnels jusque-là réalisés manuellement par des experts coûteux et rares[1][2].
Cette avancée appelle à une réflexion à la croisée des théories post-humanistes et de la cybernétique : XBOW ne se limite pas à reproduire la capacité humaine, mais la transcende en scalant massivement ses investigations, dans un contexte réel de sécurité informatique. Ce dépassement algorithmique interroge les notions de compétence et d’autorité, déjà explorées par des penseurs comme Michel Foucault sur le pouvoir et la connaissance, ou Donna Haraway sur le cyborg comme figure de l’hybridation homme-machine. En outre, la possibilité d’une surveillance continue et autonome souligne les enjeux de la « société de contrôle » décrite par Deleuze, où la technologie devient à la fois un vecteur d’efficacité et un défi éthique.
Ainsi, la montée en puissance des IA pentesters, loin d’être une simple prouesse technique, engage une reconfiguration profonde des rapports entre intelligence artificielle, savoir-faire humain et gouvernance sécuritaire[3][4].