**Résumé**
Le classement des modèles d’IA générative en avril 2025, centré sur la Chatbot Arena, incarne une épistémologie des systèmes complexes, mêlant pragmatisme technologique et philosophie des sciences. Le recours au score Elo, emprunté aux échecs pour évaluer les performances par duels anonymes, reflète une méthodologie inspirée par la théorie des jeux de von Neumann et Morgenstern, où la compétitivité algorithmique remplace la rationalité humaine. Ce cadre méthodologique open source, développé par la Large Model Systems Organization (LMSYS), s’inscrit dans une volonté de transparence propre aux courants cybernétiques des années 1950, tout en intégrant une critique contemporaine des biais algorithmiques.
Les modèles leaders comme Gemini 2.5 Pro et ChatGPT-4o illustrent la convergence entre l’ingénierie linguistique héritée de Chomsky et l’apprentissage profond, où l’optimisation statistique rencontre la sémantique. L’essor de ces architectures interroge la notion de « performance » en IA, entre efficacité opérationnelle (mesurée par des benchmarks comme MMLU ou MATH) et pertinence cognitive, dépassant le simple calcul prédictif pour approcher une forme d’intelligence située. L’article souligne ainsi l’émergence d’un écosystème compétitif dominé par des acteurs comme OpenAI ou Google, où l’innovation technique dialogue avec des enjeux éthiques – une tension analysée par des penseurs comme Luciano Floridi dans sa théorie de l’infosphère.
Ce palmarès, à mi-chemin entre sociologie des techniques et économie de l’attention, révèle comment l’IA générative redéfinit les frontières entre logique formelle et créativité computationnelle. (195 mots)