L’article met en lumière l’impact conceptuel et empirique de l’intelligence artificielle (IA) sur le trafic web, révélant une contradiction entre la réalité observable et la posture officielle de Google. À travers le prisme de la philosophie critique et notamment les théories du pouvoir et de la connaissance de Michel Foucault, on peut comprendre comment Google, en s’érigeant en producteur d’une synthèse d’informations via ses « AI Overviews », contrôle désormais la circulation des savoirs en réduisant les visites vers les sources originales. Ce déplacement du centre de gravité de l’information illustre un phénomène d’« épistémologie de surface », où la connaissance est ramenée à un résumé accessible mais amputé, au détriment d’une exploration approfondie.
Par ailleurs, cette stratégie de Google questionne les fondements mêmes du web comme espace démocratique et ouvert de production et diffusion des savoirs, rappelant les critiques des penseurs des médias comme Marshall McLuhan sur la transformation des environnements communicationnels. L’usage généralisé de l’IA dans la personnalisation et l’optimisation de la navigation, bien que performant techniquement, contribue paradoxalement à un appauvrissement des interactions intellectuelles et au déclin du « clic » vers le contenu d’origine. Ce constat met en exergue un basculement structurel imposé par l’IA, où Google nie les impacts négatifs tout en consolidant son rôle d’intermédiaire incontournable dans la construction des savoirs numériques.