Une récente étude menée par Microsoft et la Carnegie Mellon University explore les impacts des intelligences artificielles (IA) génératives sur la pensée critique des travailleurs du savoir. Cette recherche révèle que l’utilisation accrue de l’IA générative dans le cadre professionnel peut entraîner une diminution de l’effort cognitif et de la pensée critique chez les employés.
D’un point de vue conceptuel, cette tendance évoque les théories de la décharge cognitive, où les individus tendent à déléguer des tâches cognitives à de nouvelles technologies, réduisant ainsi leur engagement actif dans la réflexion critique. Cela ressemble à la notion de « décharge cognitive » décrite par le psychologue Daniel Kahneman, où les individus préfèrent les raccourcis mentaux plutôt que de s’engager dans des processus de pensée plus intensifs.
Les résultats de l’étude indiquent que plus les travailleurs ont confiance dans les capacités de l’IA, moins ils mobilisent leur esprit critique. Cette confiance accrue dans l’IA se traduit par une réduction de l’effort investi dans la vérification et l’évaluation des informations générées par la machine. Ce phénomène soulève des inquiétudes quant à la potentialité d’une adoption passive de contenus erronés ou biaisés, ce qui pourrait affaiblir les facultés cognitives des individus et les rendre moins préparés à gérer des situations complexes.
En somme, l’étude met en lumière la nécessité de concevoir des outils d’IA qui encouragent et renforcent la pensée critique, plutôt que de la remplacer, afin de maintenir et de développer les capacités cognitives des travailleurs du savoir. Cette approche s’aligne sur les principes de l’apprentissage actif et de la cognition distribuée, où les technologies sont utilisées pour compléter et améliorer les capacités humaines plutôt que de les remplacer.